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Dans la réserve naturelle du Maasai Mara située au Kenya, les éléphants se déplacent sur de vastes territoires protégés et non protégés. En raison des nombreuses clôtures et du développement des infrastructures, il leur est de plus en plus difficile de se déplacer dans le Mara. Lorsque les éléphants se retrouvent face à une clôture, ils forcent le passage et occasionnent des dégâts qui aggravent les tensions déjà existantes avec la population. En Afrique, les éléphants utilisent seulement 17% du territoire qui leur est dédié en raison de la croissance de la population et du manque de zones protégées. Cela a pour effet d’affecter l'aménagement du territoire.
Points essentiels :
Le Mara Elephant Project (MEP) travaille en étroite collaboration avec le Kenya Wildlife Service et le Wildlife Research and Training Institute pour protéger les éléphants et leurs habitats en utilisant le SIG. Grâce à une technologie avancée, les membres de l'équipe documentent les schémas de déplacement des éléphants, identifient les clôtures, comprennent les problèmes de coexistence entre les hommes et les éléphants et surveillent le territoire.
Nous nous dirigeons de plus en plus vers une conservation axée sur les données, où la science contribue à organiser nos actions pour avoir plus d’impact", a déclaré Jake Wall, directeur de la recherche et de la conservation du MEP. "Comme les fonds sont limités dans le domaine de la conservation, le MEP doit également être efficient dans la manière dont il aborde la question de la protection des éléphants et de leurs habitats dans l'écosystème du Grand Mara."
La réserve nationale du Maasai Mara est une savane qui s'étend sur plus de 580 km² et englobe la rivière Mara, une ressource essentielle pour toutes les espèces de la région. Depuis des décennies, les touristes sont attirés par ces terres de conservation et de nature sauvage. Eléphants, lions, léopards, guépards, zèbres, hippopotames et gnous y ont élu domicile.
Lors de la dernière crise de braconnage en 2012, 96 éléphants ont été tués pour leurs ivoires dans l'écosystème du Grand Mara. Aujourd'hui, avec le déclin du braconnage dans la région grâce aux efforts du Kenya Wildlife Service, du gouvernement du comté de Narok et du MEP, de récentes estimations montrent qu'environ 2 600 éléphants vivent dans le Mara. La pression du conflit homme-éléphant continue cependant de s’accroitre.
Les éléphants sont les plus grands animaux terrestres de la planète, pesant jusqu'à près de 7 tonnes. Ils comptent parmi les espèces les plus intelligentes et sont capables d'éprouver de fortes émotions. Ils sont sociaux, vivent en troupeaux ou en familles et sont dirigés par une matriarche. Les mâles vivent seuls ou en petits groupes. Ils ont besoin de jusqu'à 300 kilos de nourriture par jour, notamment des herbes, des racines, des écorces et des fruits. Ces éléphants vivent dans une région où la population humaine, y compris le peuple Massaï, connaît une forte croissance, qui est trois fois supérieure à la moyenne mondiale. Les fermes et les pâturages s'étendent de plus en plus, et de nouvelles clôtures sont érigées pour protéger les biens. Lorsque les clôtures ne suffisent pas à arrêter les éléphants qui pillent les cultures, les agriculteurs utilisent des flèches ou des lances sur les éléphants.
"C'est une guerre de territoire", a déclaré Marc Goss, directeur général du MEP. "Tout le monde essaie de se trouver une place".
Les rencontres entre humains et éléphants étant de plus en plus fréquentes, le MEP cherche des moyens de promouvoir la coexistence. "L'un de nos principaux objectifs est d'élaborer des stratégies permettant aux éléphants et aux hommes de cohabiter", a déclaré M. Wall.Pour trouver des solutions efficaces, le MEP veut mieux comprendre les problèmes rencontrés par chaque partie. Avec l'aide d'un développeur basé à Vancouver, Neeraj Rao, le MEP a développé Terra Chart, une application pour Android. L'application est utilisée pour collecter des données sur les clôtures, les infrastructures et d'autres données écologiques clés comme les points d'eau et les salines. Le MEP analyse ensuite les données à l'aide du SIG pour répondre aux questions de conservation.
En partenariat avec d'autres organisations, le MEP a créé une base de données géographiques appelée Landscape Dynamics. Grâce à ses efforts, l'équipe a enregistré près de 3 000 km de clôtures en deux ans. Ces modifications à long terme de l'habitat, et la réduction de territoire inquiètent sur la présence des éléphants dans le Mara.
"L'augmentation de la population affecte les déplacements des éléphants, et la tolérance des personnes à l'égard des éléphants diminue", a déclaré M. Wall. "Nous devons nous adapter pour nous concentrer sur la coexistence entre l'homme et l'éléphant. Nos données montrent que l'homme est l'un des facteurs les plus importants de la répartition géographique des éléphants et de leurs schémas de déplacement existants."
Les stratégies de coexistence à long terme entre l'homme et l'éléphant sont axées sur l'implication des personnes dans la faune. C'est un objectif qui nécessite une adaptation à l'environnement changeant du Mara. Le MEP forme localement des femmes et des hommes en tant que gardes forestiers afin qu’ils patrouillent dans les zones non protégées du Mara. L’organisation continue à compiler des données pour poursuivre l'analyse SIG et créer des cartes qui informent sur la planification géographique. Elle aide aussi à engager et à travailler avec les communautés locales.
Les outils SIG sont essentiels pour la sensibilisation à l’échelle mondiale, ils mettent en évidence les changements importants qui se produisent dans cet écosystème diversifié. Le sujet le plus important pour le MEP et ses partenaires dans le Maasai Mara est celui de trouver des solutions à long terme pour une coexistence qui préserve les éléphants et leurs habitats.
"Je peux comprendre le point de vue des populations en tant que propriétaire", a déclaré Wilson Sairowua, agent de conservation du MEP. "Ils pensent que les clôtures sont utiles pour protéger leur propriété des éléphants. Cependant, nous avons constaté qu'ils continuent à briser les clôtures et que d'autres animaux meurent dans le processus. Les clôtures sont plus néfastes que le braconnage car elles retiennent les animaux dans les grillages et nous perdons chaque jour des gnous et des girafes tués par les clôtures électriques. Nous avons besoin d’imaginer de meilleures solutions et le MEP s'efforce de les découvrir."
Cet article est une adaptation de l'article publié par Esri.
David Gadsden
David Gadsden, directeur des solutions de conservation d'Esri, est un géographe qui a plus de vingt ans d'expérience dans l'utilisation de la technologie géospatiale pour relever des défis humanitaires et de conservation complexes. En 2002, M. Gadsden a rejoint Esri, où il a aidé une communauté diversifiée à tirer parti de l’intelligence géographique pour relever différents défis tels que la santé mondiale, l'intervention en cas de catastrophe, la protection de la faune…
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