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Un nouveau départ pour les TGV !
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Alors que l'urgence de la lutte contre le changement climatique s'intensifie, les États-Unis tentent de soutenir leurs efforts tout en renforçant les infrastructures vieillissantes du pays. Le président Joe Biden s'est engagé à consacrer 2 000 milliards de dollars à l'amélioration des infrastructures, en mettant l'accent sur les projets qui favorisent un avenir sans émission de CO2.
Cela pourrait favoriser l'amélioration des services ferroviaires, dont l'empreinte carbone est inférieure à celle des transports en voiture. M. Biden, qui est un ardent défenseur d'Amtrak, a évoqué l'idée de lancer la "deuxième grande révolution ferroviaire" des États-Unis. Le secrétaire américain aux transports, Pete Buttigieg, a déclaré qu'il souhaitait que le pays devienne un leader mondial du rail à grande vitesse.
Les projets américains de trains à grande vitesse pourraient bénéficier d'un nouveau financement dans le cadre d'un vaste programme d'infrastructures. Un projet dans le nord-est des États-Unis illustre les avantages potentiels de la géolocalisation et de la technologie des jumeaux numériques.
L'accent mis sur l'intelligence géographique pourrait aider les sociétés d'ingénierie et de construction désireuses de se joindre à l'effort, ainsi que les commerçants, les sociétés du Real Estate et d'autres entreprises qui pourraient trouver de nouveaux clients grâce à ce changement unique en son genre.
Accélérer le rythme dans le Nord-Est du pays
Bien que les États-Unis aient un long chemin à parcourir pour rattraper des pays comme le Japon et la France, l'intérêt pour le train à grande vitesse est croissant. Pour l'instant, le seul projet de train à grande vitesse en construction dans le pays est une liaison entre Los Angeles et San Francisco, mais d'autres projets régionaux sont en cours de discussion, notamment des liaisons au Texas, en Floride, au Nevada et dans le nord-ouest du Pacifique. Le projet le plus ambitieux serait celui du North Atlantic Rail (NAR), un projet de 105 milliards de dollars qui concernerait huit États. Selon un article récent de Bloomberg CityLab, NAR pourrait devenir le premier mégaprojet de l'ère Biden.
NAR a pour objectif de développer et d'améliorer le service en Nouvelle-Angleterre et à New York, principalement par le biais de projets de modernisation et d'électrification qui renforceraient les systèmes régionaux tout en étendant le service aux zones moins densément peuplées. Il comprendrait une ligne principale à grande vitesse qui transporterait les passagers entre Boston et New York en 1h40, soit deux heures de moins que le service Acela actuel d'Amtrak.
Si le projet d'infrastructure du président contribue à faire du North Atlantic Rail une réalité, il représentera un formidable défi technique. Les projets de construction de tunnels ressemblent à eux seuls aux gigantesques travaux de terrassement et de dérivation de l'eau de l'ère pharaonique. Le NAR nécessiterait de nouveaux tunnels ferroviaires sous les horribles autoroutes souterraines Big Dig de Boston près de Hartford, dans le Connecticut et dans des zones écologiquement sensibles de la région est de l'État, sous une section de 16 miles, soit près de 26 km, de Long Island Sound. Cela créerait alors le plus long tunnel sous-marin d'Amérique du Nord ainsi que dans toute la ville de New York, y compris sous l'East River.
Les entreprises qui espèrent travailler sur ces projets devront respecter le budget et les délais tout en gérant l'interaction entre l'environnement bâti et l'environnement naturel sans endommager les biens matériels existants. Pour y parvenir, elles auront besoin d'une intelligence de localisation haute-fidélité. Comme l'a expliqué Doug Richardson, chercheur à Harvard, en 2018, lorsqu'il a attiré l'attention sur un rapport fédéral préconisant des travaux d'amélioration des infrastructures :
« Les entreprises concernées auront besoin de données spatiales précises et fiables pour s'assurer que le moindre dollar est dépensé de la manière la plus efficiente et efficace possible. Pour prendre de bonnes décisions financières, il faut d'abord savoir où se trouvent les infrastructures, comment elles sont reliées entre elles et où se trouvent les points critiques ».
Les entreprises d'ingénierie et de construction ont compris les avantages de l'intelligence géographique en utilisant des logiciels de systèmes d'information géographique (SIG) et des technologies connexes. Elles ont en fait été parmi les utilisateurs les plus innovants de ces logiciels, gérant souvent les projets à l'aide d'un jumeau numérique basé sur le SIG.
Un jumeau numérique pour maintenir les projets ferroviaires sur la bonne voie
Les initiateurs du projet de North Atlantic Rail ont été influencés par l'initiative Northern Powerhouse du Royaume-Uni, un programme visant à rajeunir les villes industrielles du nord de l'Angleterre. L'un des principaux piliers de cette initiative est l'amélioration du réseau ferroviaire, notamment le HS2, une liaison à grande vitesse entre Birmingham et Londres.
La planification et la construction du HS2 sont assurées par un partenariat d'entreprises ayant leur siège en Grande-Bretagne, en Suède et en Autriche. Pour leur projet, elles utilisent très largement les SIG et ont recours au BIM.
Les SIG permettent en effet aux entreprises de visualiser les détails essentiels des réseaux aériens et souterrains, ainsi que l'interaction des éléments clés. Le SIG donne également un contexte géographique aux bâtiments et aux structures gérés en BIM, révélant ainsi leur intégration dans l'environnement naturel. La vue combinée est le jumeau numérique 3D d'un projet.
Comme l'a noté Richardson de Harvard en 2018 :
L'utilisation de technologies telles que les SIG intelligents en temps réel et les cartes GPS pour hiérarchiser, planifier et exécuter de nouveaux projets d'infrastructure peut contribuer à optimiser les investissements publics et privés dans les infrastructures et à éviter l'inefficacité et le gaspillage.
En plus d'accélérer la planification et de renforcer la précision, l'environnement 3D améliore la communication en fournissant un document de référence commun accessible par les ingénieurs au bureau et les agents sur site. "C'est comme une vitrine pour tout le monde sur le projet, pour voir ce qui est disponible pour eux, et pour leur donner un accès facile et intuitif", expliquait en 2019 un responsable SIG sur le projet HS2. "Le fait de donner à tous les contributeurs du projet l'accès aux modèles 3D permet finalement d'être plus efficace, mais aussi de gagner du temps et de l'argent."
« Les entreprises de pointe ajoutent désormais les dimensions du temps et du budget à leurs projets de jumeaux numériques, en utilisant le SIG et le BIM pour suivre non seulement l'évolution du projet physique, mais aussi le respect des délais et des objectifs de dépenses. »
Un transport régional pour stimuler la transformation régionale
NAR est présenté comme un projet qui suscitera les changements nécessaires dans la société américaine. Selon ses partisans, il aiderait les États-Unis à réduire leur empreinte carbone et à atténuer les dommages futurs liés au climat, tout en offrant des voies de transport intérieures comme alternative aux corridors côtiers existants qui pourraient être mis en danger par l'élévation du niveau de la mer.
Les responsables de projets voient également un aspect d'équité sociale dans NAR. Les grandes villes comme New York et Boston étant devenues plus coûteuses, la pénurie de logements qui en a résulté a poussé les travailleurs des classes moyennes et à faibles revenus vers des banlieues éloignées.
En élargissant les possibilités de déplacement dans toute la région, les partisans de NAR affirment que les familles bénéficieront d'une plus grande flexibilité quant à leur lieu de résidence. Par exemple, une famille pourrait vivre sur le réseau NAR, avec deux salariés voyageant dans des directions différentes pour aller travailler, plutôt que d'être obligée de choisir une seule zone métropolitaine qui pourrait ne pas offrir des options d'emploi idéales.
Cela pourrait avoir un effet profond sur l'économie régionale et au-delà, surtout si North Atlantic Rail ouvre la voie à d'autres réseaux régionaux de transport en commun à grande vitesse. Par exemple, si les promoteurs de la NAR ont raison de dire que les entreprises de la région pourraient étendre leurs zones commerciales à mesure que les temps de déplacement diminuent et que davantage de clients peuvent les atteindre, cela pourrait changer les calculs des commerçants, des courtiers en immobilier commercial ainsi que des entreprises de services qui planifient leurs emplacements et leurs territoires de service.
Les entreprises peuvent prendre de l'avance sur ces décisions en utilisant le SIG pour visualiser les endroits où les changements sont susceptibles de se produire. En combinant les données démographiques avec leurs données CRM, les directions commerciales peuvent analyser comment l'activité des clients pourrait changer dans les zones nouvellement desservies par NAR et d'autres réseaux ferroviaires.
Une approche intelligente du changement en fonction de l'emplacement
Les grandes entreprises du Nord-Est s'efforcent déjà de comprendre comment le changement climatique affectera l'endroit où leur main-d'œuvre voudra vivre, d'autant plus que les villes de la NAR comme Boston tentent de redynamiser les zones qui seront touchées par les problèmes liés au climat dans les années à venir.
La pandémie de COVID-19 et la généralisation du télétravail qui en a découlé n'ont pas facilité ces décisions. Les chefs d'entreprise de demain vont-ils maintenir la pratique du télétravail ou voudront-ils que les employés reviennent au bureau ? La décentralisation de la région par NAR pourrait-elle offrir aux entreprises et aux travailleurs une plus grande flexibilité, rendant ainsi réelle la possibilité de vivre plus loin du bureau tout en passant une partie de la semaine de travail au bureau ?
Quoi qu'il en soit, alors que la crise climatique rend de plus en plus nécessaire la mise en place de solutions à grande échelle, des projets comme NAR sont susceptibles de déclencher des changements dans la façon dont les gens vivent, font leurs courses et travaillent. L'intelligence géographique aidera les sociétés d'ingénierie et de construction à planifier ces grands projets de transport, tout en aidant les commerces de détail et de services à anticiper et à accueillir les nouveaux clients que ces projets vont créer.
Cet article est une adaptation de l'article publié par Esri.
A PROPOS DE L'AUTEUR
Kathleen Kewley
Kathleen Kewley est la directrice du développement commercial mondial AEC chez Esri. Kathleen a plus de 20 ans d'expérience professionnelle avec les dirigeants d'entreprises internationales d'ingénierie, d'architecture, de conseil et de construction. Elle aide les organisations à tirer bénéfice de leurs investissements technologiques et à obtenir des résultats qui soutiennent les objectifs organisationnels. Avant de rejoindre Esri, Kathleen a passé 10 ans chez Autodesk dans des rôles clés de développement commercial, aidant l'industrie AEC à passer au géospatial 3D et à la modélisation des informations du bâtiment. Avec ses compétences multiples et uniques dans l'industrie et les SIG, Kathleen dirige maintenant une équipe qui soutient la transformation digitale de l'industrie AEC et qui exploite les SIG pour que les jumeaux numériques des environnements naturels et bâtis puissent aider les entreprises dans leur développement.
